Le "mode hiver" des fenêtres : une croyance largement exagérée
Un mythe largement relayé
Le concept de "fenêtre en mode hiver" est souvent mis en avant sur les réseaux sociaux ou dans des vidéos virales, mais il repose sur une idée largement erronée. Il n’existe pas de technologie ou de fonction intégrée aux fenêtres baptisée officiellement « mode hiver ». Il s’agit d’une simplification ou d’un abus de langage, parfois utilisé à des fins marketing ou par méconnaissance du fonctionnement réel des menuiseries modernes.
Des réglages possibles mais peu répandus
Certaines fenêtres en PVC ou aluminium peuvent être équipées de galets de compression réglables, appelés aussi galets excentriques. Ces éléments permettent d’ajuster la pression exercée par l’ouvrant sur le dormant, ce qui peut améliorer légèrement l’étanchéité à l’air en hiver. Néanmoins, ces réglages restent rares, concernent peu de modèles, et leur impact sur la performance thermique globale est très limité.
Une fausse bonne idée en cas de mauvaise utilisation
Lorsque ces dispositifs existent, une mauvaise manipulation peut s’avérer néfaste : écrasement prématuré des joints, difficultés d’ouverture ou de fermeture, usure accélérée des pièces, et rigidification des matériaux par temps froid. C’est pourquoi les professionnels déconseillent généralement d’y toucher sans connaissance technique. En réalité, l’efficacité thermique hivernale dépend avant tout de la qualité des vitrages, de l’étanchéité des joints, d’une pose soignée et d’un bon entretien.
Optimiser vos fenêtres pour l’hiver
Étanchéité et réglages : les points à vérifier
Face aux conditions hivernales, le véritable enjeu reste l’étanchéité globale de la fenêtre. L’état des joints de frappe est primordial. Des joints fissurés, détériorés ou écrasés nuisent fortement à l’isolation thermique et laissent passer des infiltrations d’air froid.
La vérification des serrures, poignées et paumelles est également indispensable pour s’assurer que le vantail se plaque correctement contre le dormant et évite tout passage d’air. Un mauvais alignement peut générer des fuites thermiques importantes malgré des vitrages performants.
Un diagnostic d’infiltrométrie peut compléter ce contrôle en localisant les déperditions d’air autour des fenêtres et en identifiant les interventions nécessaires pour renforcer l’étanchéité.
Nettoyage et entretien pour une isolation renforcée
Un entretien régulier reste un levier simple et efficace pour optimiser la performance thermique des fenêtres durant l’hiver. Les rails d’évacuation d’eau doivent être régulièrement dégagés pour éviter la stagnation d’humidité, propice au gel et aux moisissures.
Les joints doivent être nettoyés avec précaution à l’aide d’un chiffon humide. Leur souplesse peut être prolongée en appliquant ponctuellement un lubrifiant silicone, empêchant ainsi leur durcissement sous l’effet du froid. La quincaillerie métallique, quant à elle, doit être graissée pour éviter les à-coups dus à la contraction des matériaux par basse température.
Par ailleurs, des vitrages propres permettent une meilleure pénétration de la lumière naturelle et profitent ainsi du chauffage solaire passif même pendant les journées hivernales ensoleillées.
Accessoires complémentaires pour un confort thermique optimal
En complément des réglages et de l’entretien, plusieurs accessoires apportent un véritable gain en confort thermique pendant l’hiver. Les films isolants thermiques apposés sur les vitrages réduisent les déperditions de chaleur par rayonnement et limitent les sensations de paroi froide.
Les rideaux épais, tentures thermiques et stores doublés offrent également une barrière supplémentaire contre les pertes thermiques nocturnes. Certains volets roulants motorisés et programmables peuvent être automatisés pour se fermer dès la tombée du jour et s’ouvrir le matin, optimisant ainsi les apports solaires quotidiens.
Pour les logements anciens ou mal isolés, la pose de joints d’étanchéité additionnels (mousse, caoutchouc, silicone) sur les ouvrants permet de compenser temporairement les fuites d’air existantes en attendant des travaux de rénovation plus lourds.
Choisir un vitrage adapté aux conditions hivernales
Le vitrage constitue un élément déterminant pour l’isolation hivernale. Les doubles vitrages à isolation renforcée (VIR) actuels offrent de hautes performances thermiques grâce à leur faible coefficient de transmission thermique (Uw) et à l’intégration de couches à faible émissivité.
Dans les régions où les températures descendent fréquemment sous zéro, le triple vitrage devient une option particulièrement performante. Bien qu’il alourdisse la structure de la menuiserie et nécessite un investissement plus élevé, il réduit considérablement les ponts thermiques et améliore le confort en supprimant les sensations de parois froides au contact des vitrages.
L’ajout de gaz inertes comme l’argon ou le krypton entre les lames de verre renforce encore le pouvoir isolant des vitrages. Certains modèles haut de gamme associent même ces technologies à des intercalaires « warm edge » limitant les déperditions sur le pourtour des vitrages, optimisant ainsi l’ensemble des performances thermiques durant l’hiver.